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Penser à l’agriculture néerlandaise peut conduire, du moins pour certains, à s’imaginer des champs de fleurs multicolores, des étendues de pâturages verts bordés de cours d’eau et parsemés de moulins, broutés par des vaches noires et blanches, des moutons laineux … En bref une vision romantique ?
Une fierté nationale ?
Selon le gouvernement néerlandais, « The Netherlands is one of the world’s largest agricultural producers, exporting 65 billion euros worth of vegetables, fruit, flowers, meat and dairy products each year »[i]. C’est en effet le second exportateur de produits agricoles et alimentaires derrière les Etats-Unis, toujours selon le gouvernement néerlandais. La production de viande y constitue le premier poste d’exportation en valeur, représentant plus de 7 milliards d’euros en 2012 pour l’économie (Berkhout et al 2013). Cependant ceci est à rapporter à hauteur des importations de fourrage nécessaire pour nourrir le bétail, notamment de soja dont le pays est le deuxième importateur mondiale[ii] et dont la production est fortement dépendante, même si une importante partie est utilisée par l’industrie laitière. En outre, son complexe agro-alimentaire[iii] est notamment à l’origine de 10% de la valeur ajoutée brute[iv] de l’économie néerlandaise (en 2012) pour environ 52 milliards d’euros en 2011, ainsi que d’environ 10% de l’emploi si référence est faite à l’étude de Berkhout et al (2013). Mais cette valeur ajoutée brute ne correspond qu’à la valeur de la production diminuée de la consommation intermédiaire[v], autrement dit sans prendre en compte la dépréciation, la consommation de capital fixe nécessaire à cette production. Or, c’est une variable importante, particulièrement dans la production horticole, et donc à ne pas négliger surtout quand on sait que « about a quarter of all the glasshouses in the world are located in the Netherlands » (Heide et al 2011: 27). Et c’est sans doute pour ces raisons qu’entre 2004 et 2006 les producteurs de légumes sous serres avaient un résultat net négatif[vi], tandis que les plus grosses exploitations horticoles s’en sortaient mieux grâce à une production par hectare supérieur, à un coût plus faible (Breukers et al 2008).
Un succès productif et commercial de premier ordre ?
D’ailleurs, ce qui constitue vraiment le cœur de l’économie agricole néerlandaise, c’est son horticulture. Les Pays-Bas sont avant tout une zone de production et d’exportation horticole (Heide et al 2011) : les plantes d’ornements (fleurs et arbustes) représentent un peu plus de 6,5 milliards d’euros pour l’économie néerlandaise en 2012), et si s’ajoute à cela les exportations horticoles de légumes, avec près de 4 milliards d’euros (en 2012), la production horticole représente alors à présent le premier poste d’exportation en valeur (d’après Berkhout et al 2013). Enfin, il est à noter que les Pays-Bas ont également une production importante de champignons et de fruits, et en ajoutant ce dernier type de production, l’horticulture arrive en tête des productions exportatrices en termes de valeur monétaire représentant plus de 13 milliards d’euros pour 2013 (Idem). Au total, la valeur ajoutée de l’horticulture sous serres aux Pays-Bas représente en 2008 4,2 milliards d’euros et 20% de la valeur ajoutée du secteur agricole, sachant que pour ces 3 principales productions – tomates, poivrons et concombre – l’horticulture néerlandaise à la valeur d’exportation la plus importante au monde (Breukers et al 2008). Ainsi, ce sont seulement les 5% de la surface cultivée et utilisée pour la production de légumes et plantes d’ornements qui constituent la seconde source agricole de revenus de l’économie néerlandaise (à 1 milliards d’euros près) alors que le reste est répartit entre des pâturages (53%) et des terres arables (42%) (D’après Heide et al (2011) et Berkhout et al (2013)). C’est donc également la production la plus efficace en termes de revenus créés par rapport à la surface de sol utilisée …
Ces quelques exemples chiffrés laissent entrevoir le caractère intensif de l’agriculture néerlandaise, mais surtout de son horticulture, réputée pour être l’une des plus intensives au monde. Si des doutes subsistent encore, un exemple numérique rapporté d’une entrevue permettra de les lever. Mohamed Dahmani, consultant du FNV Bondgenoten dans le secteur agricole, affirme en parlant de la commune de Westland, qui détient le titre de zone horticole continue sous serres la plus étendue au monde, que « sur un mètre carré, il est possible de mettre deux plants et demi de tomates. Donc sur un hectare, ce qui équivaut à 10 000 mètres carrés, on a 25 000 plants de tomates. Chaque mètre carré produit en moyenne 65 kilos de tomates par an, donc on a au total pour un hectare 650 000 kilos de tomates produites sur une année. Et les exploitations sous serres d’un hectare … ce sont les plus petites que vous pouvez trouver ici ». Un magazine de la filière fruits et légumes estime même en 2011 à propos de la tomate que « Pour le vrac ou la grappe, les serristes néerlandais raisonnent sur un objectif de rendement de 70 kg/m2 (le standard est à 65 kg/m2), alors qu’un bon rendement en Espagne ou au Maroc est compris entre 15 et 20kg/m2 » [vii]. Ceci est confirmé par Henry Stroek du syndicat CNV vakmensen (fédération néerlandaise des syndicats chrétiens) qui estiment à 700 tonnes par hectares la quantité de tomates produites par an (d’après un entretien réalisé avec Henry Stroek). Quoi qu’il en soit, la conclusion reste similaire et bien résumée par l’article du magazine en question : « Les serristes hollandais ont toujours une technologie et une performance d’avance sur la concurrence » (Idem). En outre, et c’est sans doute ce qui fait la force de l’horticulture néerlandaise, ceux-ci sont capable de produire en grande quantité toute l’année, contrairement à d’autres pays qui ne peuvent s’émanciper totalement des variables climatiques. Ainsi aux Pays-Bas, la saison des tomates, des concombres et des poivrons, c’est toute l’année, et le concept de travail saisonnier revêt dans cette horticulture de serres, une signification encore plus particulière qu’elle ne peut l’être dans d’autres pays producteurs.
Le prix de la réussite : une dépendance européenne en termes de commerce … et de travail
Néanmoins, ce succès est à mesurer à l’aune du coût d’investissement dans les technologies ultra-productives et l’énergie consommée pour chauffer les serres, de la production et des importations de substrat, et des éventuelles nuisances d’une telle production. Le prix de vente de la production proposé par le producteur ne reflète sans doute pas le véritable coût de cette production. Par exemple, les investissements dans les infrastructures de production, c’est-à-dire les serres, sont en partie subventionnées par le gouvernement, venant ainsi biaisé le prix de vente.
De plus, la force économique de cette horticulture largement orientée vers l’extérieur est fortement dépendante de ces partenaires commerciaux, et particulièrement européens (avec en tête l’Allemagne), car ceux-ci lui permettent d’avoir une balance commerciale extérieure positive. En effet, entre 75 et 80% de la production horticole sous serres est exportée, et principalement à destination des pays européens : l’Allemagne et le Royaume-Uni représentent le principal marché de la tomate néerlandaise et des légumes exportés en Europe (donc principalement, et si on ajoute la France ils sont les 3 plus gros acheteurs de fleurs et de plantes. En outre, les Pays-Bas représentent également un quart des exportations européennes de légumes, avec toujours l’Allemagne et le Royaume-Uni comme principaux consommateurs de ces exportations[viii] (Heide et al 2011). Bien qu’à l’origine de la force économique de son horticulture, cette dépendance pourrait à l’avenir constituer sa faiblesse. Les Pays-Bas tirent donc largement profit de cet espace économique européen et de son marché commun d’un point de vue horticole, que ce soit en termes d’exportation donc, ou de travail.
En effet, l’horticulture (aussi bien sous serres qu’en plein champ) est également dépendante de ces voisins européens au niveau de l’emploi de main d’œuvre. Et plus précisément, d’une main d’œuvre dotée d’une caractéristique nécessaire, voire vitale pour la survie horticole néerlandaise, qui n’est autre que son faible coût : « Without migrant work, Dutch agriculture would collapse. In principle, Dutch agriculture is not viable because it can works without exploiting people … it’s an export model: you have to compete with market, produce on mass scale, cheap … and it means that labor has to be very cheap! And cheap labor means that you can have people whenever you want, not paying minimum wages, working 7 days a week, without paying overtime, neither retirements and others social subscriptions … » (D’après un entretien réalisé avec Wim Baltussen, responsable du secteur agricole dans le syndicat FNV bondgenoten). Dans la production de légumes sous serres le travail représente en effet le principal coût de production avec 40% environ et en moyenne du coût total pour les 3 principales productions de légumes, et ce avant même l’énergie (d’après Breukers et al 2008). Pour les productions horticoles de fruits et légumes les plus intensives en travail, ce facteur productif peut même représenter jusqu’à 80% du coût total de production (Kroone et Pawe 2014). Il s’agit donc de la première variable d’ajustement des entrepreneurs pour réduire leurs coûts de production et augmenter leur compétitivité sur le marché européen, mais aussi parfois leurs profits, et faire de l’horticulture le secteur[ix] moteur qu’il est pour l’économie néerlandaise. Avoir à disposition une force de travail au coût le plus faible possible devient donc une nécessité.
Une convergence de tendances qui nuit aux respects des droits des travailleurs migrants et semble profiter aux agences de travail temporaire
La flexibilisation poussée est clairement la tendance actuelle sur le marché du travail néerlandais et l’horticulture de serre ne s’en distingue pas, bien au contraire. Le tableau suivant en fournit une illustration.
Ainsi, entre 2000 et 2011, le travail temporaire dans l’horticulture de serre a progressé de 17% (de 31% des emplois à 48%) au détriment du travail familial et en contrat indéterminé, dont 12% sont fournis par des agences de travail temporaire. Ce type de production emploi d’ailleurs plus de personnes en contrat flexible que l’horticulture dite de plein champ (asperges ou fraises par exemple) et la présence des agences de travail temporaire dans la fourniture de main d’œuvre flexible s’est accentuée. Deux phénomènes peuvent, dans des proportions différentes, expliquer cette présence croissante. D’une part, un changement de législation concernant les temps d’incapacité de travail, qui a eu pour résultat d’accroître les devoirs de l’employeur envers ces salariés, particulièrement en cas de maladie (Breukers et al 2008). D’autre part surtout, s’ajoute sans doute le besoin croissant des entrepreneurs horticoles en main d’œuvre bon marché, pour conserver cette place de leader mondial dans la production horticole.
Parallèlement, ces mêmes auteurs affirment qu’un grand nombre d’emploi dans cette branche sont pourvus par des travailleurs migrants provenant essentiellement des pays d’Europe de l’Est, par le biais du « payrolling » qui consiste pour l’agence à assumer les contraintes et les coûts bureaucratiques de l’emploi, ainsi que ses risques (maladie du salarié par exemple). Certaines agences sont même spécialisées dans le recrutement de main d’œuvre migrante (Idem), comme cela semble être le cas pour Good Morning, qui affirme sur son site internet, «We started our activity in 2001 as Exotic Green. We chose that name, because back then we were mostly active in greenhouses and were one of the first employment agency placing Polish and Romanian employees »[x] (et ajoute après l’explication du changement de nom que « Goodmorning stands for people who go with pleasure to work and do their best for a satisfied employer. Every day! »). Car en plus de fournir une déresponsabilisation des employeurs envers leur main d’œuvre, de faciliter le processus d’embauche et l’adaptation de la main d’œuvre aux besoins journaliers, voir horaires de l’entrepreneur, les agences de travail temporaire disposent de moyens abusifs mais qui s’avèrent plus ou moins légaux[xi] afin d’exceller dans l’offre de main d’œuvre peu couteuse.
Bien souvent néanmoins, l’utilisation de ces mécanismes légaux de dérégulation du marché du travail ne suffit plus. Les recours illégaux apparaissent comme le mécanisme le plus adéquat pour satisfaire cette dépendance à la main d’œuvre flexible et bon marché en provenance de l’est de l’Europe, comme en témoigne deux volontaires du point d’information du FNV à Rotterdam pour les travailleurs migrants, à propos de migrants employés dans l’horticulture de serre près de Berkel, au Nord de Rotterdam : « une agence ramenait des gens de Pologne ici, et arrangeait tout pour le logement et le transport. Les gens étaient payés 5euros de l’heure pour 12h de travail par jour et à la fin de la semaine au payement du salaire, ils [l’agence] prenaient 225 euros par personnes pour le logement, le transport et l’assurance. Ces gens travaillaient beaucoup d’heures … et à la fin du mois ils leur restaient 300 euros pour vivre … donc rien … ils travaillaient pour survivre … et ces gens venaient travailler ici pendant 3 mois, repartaient et de nouveaux revenaient … ». Et comme l’affirme Wim Baltussen du syndicat FNV Bondgenoten, le principe utilisé par les agences de travail pour réduire le coût d’emploi de la main d’œuvre consiste à récupérer par tous les moyens possibles l’argent versé pour les salaires. Son homologue du CNV vakmensen, Henry Stroek en fournit une illustration intéressante : « most of the agencies is really making people in slavery, even the biggest … Wages are in the most time good, but they [les agences de travail temporaire] take the money otherwise, for instance with housing, driving time to the work place … For instance the maximum that agencies can take on the minimum wages for house is 70 euros in one weeks, but by agencies is between 75 to 125 by weeks. We have one, a big one, which rent rooms for 220 euros every week. And for this price is only one room for 3 people. And this company is sponsoring a big football club. Another agency, a very bad one, rent beds for 89 euros a week, workers pay too much for the insurance and they have to pay for the transport to work by agency cars which is illegal in the agricultural sector. Another, take 5 euros a week for the transport when they go to work by foot, and 230 euros by cars. Some are even buying old bikes for workers and they have to pay 50 euros for it by week. ».
Le turnover dans les équipes de travail permet notamment de maintenir de faibles rémunérations et une main d’œuvre flexible pour plusieurs raisons : d’abord parce que les migrants fuient des perspectives économiques négatives et souhaitent avant tout maximiser leurs revenus, les amenant à accepter des conditions de travail déplorables ; et ensuite parce que la courte durée de leur séjour les conduits à ne pas chercher à faire respecter leur droits.
Il est aussi à noter que de plus en plus, les entrepreneurs font usage d’un recrutement de « self-employed », c’est-à-dire de personnes prenant un statut équivalent à celui d’auto-entrepreneur qui fait d’elles des sortes d’entreprises individuelles de sous-traitance au sens où ces personnes sont contractualisées pour la réalisation de tâches prédéfinies, sur une période prédéterminée, et pour un prix fixé au préalable en accord avec le seul employeur contractant. L’avantage pour l’employeur est qu’il n’y a pas de contrat de travail équivalent à celui nécessaire pour l’emploi d’un salarié, ce qui implique notamment qu’il n’y a pas de soumission obligatoire aux accords de branches définissant des minimums légaux, par exemple en termes de revenus (d’après Breukers et al 2008). Selon Henry Stroek du CNV, ce type de mécanisme est particulièrement utilisé dans la production de champignons.
Ce type de statut peut aussi être adopté par les ressortissants hors Union Economique Européenne qui dispose d’un permis de séjour, mais pas de permis de travail, à l’unique condition que les contrats soient réalisés sur le lieu de résidence. Ceci peut donc en partie expliquer la réduction constatée ces dernières années de l’emploi illégal dans les serres (Idem).
En résumé, ce sont finalement les droits de ces travailleurs migrants qui, à l’image de ce qui se passe dans l’agriculture des autres pays européens, sont sacrifiés à l’avantage des prix des denrées produites et de la compétitivité d’un secteur économique.
Des pistes d’explications à cette situation ?
Ce descriptif ne concerne pas uniquement l’horticulture de serre mais bien l’agriculture dans son ensemble. Les acteurs rencontrés jusqu’à présent estiment qu’environ 70% des emplois dans l’agriculture sont détenus par des migrants saisonniers, et que plus ou moins la moitié des employés sont recrutés par le biais de la sous-traitance intermédiaire des agences de travail. C’est donc finalement une flexibilisation et une précarisation croissante de l’emploi qui caractérise aussi l’agriculture, favorisant ainsi l’érosion des droits des travailleurs, et l’exploitation des migrants.
Une part d’explication de cette situation est aussi à chercher au niveau législatif, et comme bien souvent, il est possible de se rendre compte que l’appareil législatif peut avoir une utilité, voire une finalité, économique.
Les travailleurs horticoles migrants ou non n’ont en effet pas toujours vue leurs droits remis en cause. Il fût un temps où même les travailleurs migrants sans papiers des serres pouvaient bénéficier du système d’assurance sociale néerlandais, de même qu’ils possédaient un numéro fiscal et que les employeurs payaient des charges salariales pour ces salariés sans papiers (d’après un entretien avec Marijke Bijl). C’est depuis 1998 et une certaine loi appelée « Koppelingswet » en néerlandais, qui se traduit littéralement en anglais par le terme Linking Act, que leur situation a changé, ou du moins qu’elle s’est dégradée. La promulgation de cette loi a en fait limité le droit d’accès des étrangers au système d’assurance sociale néerlandais aux seules personnes disposant des plein droits de résidence, et en renforçant les conditions d’accès à ce statut (Hasher 2009). Les effets induits par ce passage d’un emploi déclaré de personnes en situation dit irrégulière à un emploi non-déclaré de ces mêmes personnes ont entre autres été de diminuer les coûts de l’emploi de main d’œuvre illégale étant donné l’absence de charge, et bien sûr les droits des travailleurs migrants sans papiers qui n’existaient ainsi plus aux yeux de l’Etat. Parallèlement à cette promulgation de loi, une autre modification législative, intitulée « Act on Allocation of Workers by Intermediaries » a rendue plus aisé la constitution d’entreprises spécialisées dans la sous-traitance du travail, permettant notamment parfois aux employeurs de se soustraire des responsabilités juridiques dans l’emploi d’une main d’œuvre devenue illégale.
Ainsi s’est donc développée nationalement une présence importante des agences de travail temporaire, spécialisées dans la fourniture de main d’œuvre souvent « bon marché », flexible et faiblement dotée en droit. L’agriculture, et plus précisément l’horticulture, a particulièrement profité de cette réorientation législative car le travail migrant y était déjà assez présent et les lois n’ont fait que « simplifier » les processus de recrutement et alléger les charges associées, qu’elles soient financières ou morales.
En outre, s’ajoute à cela des raisons qu’il est possible de qualifier de budgétaire et d’économique. La loi semble en théorie suffisante pour protéger les droits de travailleurs migrants, et c’est ce que révèlent les entrevues avec les membres des deux plus importants syndicats. Mais comme l’affirme Henry Stroek, les moyens de contrôle ne sont pas suffisants : « central government has to lower the money spent and when you have 100 inspectors you can fire the half. But in the field it’s another situation: if there are not enough peoples from the labor inspection, growers can do what they want … » (d’après un entretien réalisé avec Henry Stroek). Bien sûr, la première explication à cette exploitation semble économique comme il a été possible de l’entrevoir jusqu’à présent : les Pays-Bas ont une position économique à défendre et la première variable d’ajustement induisant au minimum 40% des coûts de production dans l’horticulture (Breukers et al 2008) reste la main d‘œuvre. Au vue des explications, il est tout de même intéressant de s’interroger comme Monsieur Stroek, sur la responsabilité du gouvernement qui a beaucoup à gagner (ou à perdre) de cette situation : « this business is very important for The Netherlands, and after the growers, it’s the state that earn money … so sometimes I think a little bit on this way … but it’s a personal way of thinking » (d’après un entretien réalisé avec Henry Stroek).
Une version sensiblement similaire est disponible sur le site des volontaires pour Echanges & Partenariats, à l’adresse suivante:
http://emi-cfd.com/echanges-partenariats/?p=3109
Bibliographie :
Berkhout P. and al (2013) “Agricultural economic report 2013 of The Netherlands: Summary” LEI Wageningen UR publication
Breukers and al (2008) “The power of Dutch greenhouse vegetable horticulture. An analysis of the private sector and its institutional framework” LEI Wageningen UR publication
Hascher (2009) “From welfare without work to work without welfare: the Dutch linking act of 1998” Hebrew University of Jerusalem
Heide and al (2011) “Agriculture in The Netherlands: Its recent past, current state and perspectives” Agroinform Publishing House
[ii] Selon le rapport du WWF :
(http://awsassets.wwfffr.panda.org/downloads/rapport_wwf_soja_2014_synthese.pdf).
[iii] C’est-à-dire toutes les activités économiques de production, de transformation et de distribution de produits agricoles et alimentaires (d’parès Heide et al 2011).
[iv] La valeur ajoutée brute se définit comme la différence entre la production et les consommations intermédiaires, c’est-à-dire le montant total de la production
[v] Selon la définition de l’Insee.
[vi] C’est-à-dire la valeur ajoutée brute, à laquelle on retranche les amortissements, et qu’on ajoute les subventions d’exploitation et retranchés les « autres impôts sur la production ». C’est finalement le revenu de l’entreprise horticole.
[viii] Ce qui signifie dans ce cas précis qu’il est surtout question de commerce intra-européen.
[ix] La fonction économique de l’horticulture est effet plus marquée que sa fonction alimentaire. Le fait qu’elle soit orientée dans une logique d’exportation le prouve.
[xi] Pour plus d’information, voir le blog http://www.agricultures-migrations.org/, et pour plus de précision sur le cas néerlandais, la fin de l’article « Brève sur le cadre légal du travail migrant aux Pays-Bas ».